
« Condamné à mort !
Voilà cinq semaines que j’habite avec cette pensée, toujours seul avec elle, toujours glacé de sa présence, toujours courbé sous son poids !
Autrefois, car il me semble qu’il y a plutôt des années que des semaines, j’étais un homme comme un autre homme. Chaque jour, chaque heure, chaque minute avait son idée. Mon esprit, jeune et riche, était plein de fantaisies. »
Le premier livre que j’ai sélectionné pour cette chronique littéraire est Le Dernier Jour d’un Condamné de Victor Hugo ; ce roman publié pour la première fois en 1829 qui explore les thèmes de la peine de mort, l’absence de liberté et la solitude à travers le récit d’un condamné qui attend sa mort prochaine.
Résumé
À la prison de Bicêtre, un condamné à mort note heure par heure les événements d’une journée dont il apprend qu’elle sera la dernière. Il rappelle les circonstances de la sentence, puis de son emprisonnement et la raison qui le fait écrire, jusqu’au moment où il lui sera physiquement impossible de continuer. Décrivant sa cellule, détaillant la progression de la journée, évoquant d’horribles souvenirs comme le ferrement des forçats, la complainte argotique d’une jeune fille, des rêves, il en arrive au transfert à la Conciergerie….
Mon Commentaire
Comme le titre l’indique, Le Dernier Jour d’un Condamné est un roman qui relate les vingt-quatre dernières heures de la vie d’un homme condamné à mort, lequel explique ce qu’il a vécu depuis le début de son procès jusqu’au moment de son exécution, soit environ six semaines de sa vie.
Dans son récit, Victor Hugo nous fait entrer dans la tête de ce condamné, nous décrit ses souvenirs, ses regrets et ses sentiments de terreur et de désespoir face à la mort imminente. Son nom n’est jamais révélé, son crime non plus; le seul indice qu’Hugo nous donne de son crime est cette phrase:
Moi, misérable qui ai commis un véritable crime, qui ai versé du sang.
L’histoire est racontée à la première personne tel un journal intime, ce qui confère au texte une puissance évocatrice si intense qu’on ne peut s’empêcher de s’identifier au condamné, à partager ses angoisses et à nous interroger nous-mêmes sur notre propre mortalité et la fragilité de la vie.
Maintenant je suis captif. Mon corps est aux fers dans un cachot, mon esprit est en prison dans une idée. Une horrible, une sanglante, une implacable idée ! Je n’ai plus qu’une pensée, qu’une conviction, qu’une certitude : condamné à mort !
Quoi que je fasse, elle est toujours là, cette pensée infernale, comme un spectre de plomb à mes côtés, seule et jalouse, chassant toute distraction, face à face avec moi misérable, et me secouant de ses deux mains de glace quand je veux détourner la tête ou fermer les yeux.
Petite Histoire…
La première fois que j’ai essayé de lire ce roman, j’étais encore au lycée, je n’ai toutefois pas pu le finir car les thèmes abordés étaient beaucoup trop lourds pour moi : lire sur les états d’âme, la souffrance morale et la torture psychologique d’une personne, même condamnée pour un crime, n’est pas chose facile.
Plus de 20 ans plus tard, j’ai décidé de me (re)lancer et de le finir cette fois-ci et je dois avouer que le roman est toujours un peu difficile à lire : le réalisme de l’histoire et les thèmes abordés, tels que la souffrance, la dignité humaine et la justice sociale, nous poussent à réfléchir sur des sujets qu’on essaye parfois d’éviter mais qui pourtant sont toujours des problématiques actuelles dans nos sociétés.
Dans l’ensemble; c’était une bonne lecture. Je recommanderais ce livre aux accros de la littérature classique française et aux personnes qui s’intéressent aux questions de justice, de peine de mort et aux récits profondément humains et engagés.
Avez-vous déjà lu ce livre ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?
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