*Lu en anglais

It begins with absence and desire. It begins with blood and fear. It begins with a discovery of witches.
—
A world of witches, daemons and vampires.
A manuscript which holds the secrets of their past and the key to their future.
Diana and Matthew – the forbidden love at the heart of it.
Cela faisait longtemps que ce roman figurait sur ma liste de livres à lire. J’avais découvert l’univers grâce à la série télévisée du même nom, diffusée sur Sky One, et j’en avais gardé un bon souvenir, notamment de la première saison. Curieuse d’explorer l’œuvre originale, je me suis enfin lancée dans la lecture de A Discovery of Witches… et j’en ressors malheureusement déçue.
Un début prometteur… puis une stagnation frustrante
Le roman s’ouvre sur une atmosphère mystérieuse et académique qui m’a tout de suite attirée : une historienne spécialiste d’alchimie, Diana Bishop, tombe par hasard sur un manuscrit ancien et ensorcelé dans la bibliothèque Bodleian d’Oxford. Descendante d’une puissante lignée de sorcières, Diana a toujours rejeté la magie. Mais cette découverte la propulse au cœur d’un conflit souterrain entre vampires, sorcières et démons.
Le pitch avait de quoi séduire : un décor universitaire, une héroïne érudite, une intrigue fantastique nourrie d’alchimie, de mythologie, de génétique et d’Histoire… Malheureusement, l’élan initial s’essouffle rapidement.
Une narration d’une lenteur abyssale
Soyons clairs : j’aime les romans denses, bien écrits, et je ne suis pas rebutée par les lectures exigeantes. Mais ici, la lenteur narrative frôle l’abandon. Pendant plus de 400 pages (sur plus de 700), il ne se passe presque rien. La lecture est parasitée par une quantité affolante de descriptions inutiles : les types de thés que boit Diana, les arômes subtils des vins goûtés par Matthew, leurs séances de yoga, les trajets répétés à la bibliothèque, les scènes où il la regarde dormir, faire de l’aviron, méditer…
Ces moments de quotidien pourraient ajouter de la profondeur s’ils n’étaient pas inlassablement répétés, souvent mot pour mot. À force, on se demande où est passée l’intrigue. L’autrice semble vouloir créer une ambiance feutrée, un cocon érudit et sensoriel… mais le résultat est un sentiment d’ennui profond. Le récit tourne en rond, noyé sous des détails qui ne servent ni à l’intrigue ni à l’évolution des personnages.
Des personnages inégalement écrits
Côté personnages, j’ai eu un ressenti très mitigé.
Matthew, le vampire généticien, incarne le stéréotype du héros sombre, énigmatique et protecteur. Bien que cliché, il reste globalement intéressant grâce à son passé millénaire et ses connaissances. En revanche, Diana m’a laissée complètement froide. Elle cumule tous les traits de la Mary-Sue : brillante universitaire, championne d’aviron, polyglotte (elle parle même latin couramment), descendante de sorciers légendaires… et, bien sûr, dotée de tous les pouvoirs magiques sans le savoir. Trop, c’est trop. Elle devient vite agaçante par son omniscience, son refus têtu d’apprendre à maîtriser ses dons, et sa passivité face aux événements.
Quant à leur histoire d’amour… difficile d’y croire. En trois semaines à peine, ils sont prêts à tout sacrifier l’un pour l’autre. L’amour instantané façon “destinée magique” aurait pu fonctionner avec un peu plus de subtilité et de construction émotionnelle. Là, tout va trop vite, sans nuances, ni tensions crédibles. Et l’aspect “je te protège de tout, même contre toi-même” devient franchement dérangeant.
Une intrigue qui se réveille… trop tard
Ce n’est qu’à partir du chapitre 29 (sur 43 !) que les choses commencent enfin à bouger. Les révélations s’enchaînent, les enjeux deviennent plus clairs, et un peu d’action émerge. On sent enfin le potentiel de l’histoire, et ça devient intéressant… mais le mal est fait : il a fallu traverser plus de 400 pages d’immobilisme pour en arriver là. Difficile, alors, d’être encore vraiment captivé.
C’est d’autant plus frustrant que l’univers, lui, est riche et bien pensé. Deborah Harkness est historienne de formation, et cela se sent : le roman est truffé de références érudites, de recherches alchimiques, de constructions mythologiques fouillées. Mais ce matériau passionnant est dilué dans une mise en scène trop bavarde, qui perd en efficacité.
Une série mieux rythmée que le roman ?
Fait rare : j’ai trouvé que la série télévisée avait mieux su équilibrer intrigue et romance. Les relations y sont plus crédibles, les dialogues plus naturels, et l’action mieux répartie. Comme quoi, parfois, l’adaptation peut apporter plus de clarté qu’un roman trop ambitieux et mal équilibré.
En résumé
Points positifs :
- Un univers riche, très bien documenté
- Une ambiance mystérieuse et académique originale
- Un style soigné et érudit
Points négatifs :
- Une lenteur narrative excessive
- Des répétitions à n’en plus finir
- Une héroïne trop parfaite, peu attachante
- Une romance précipitée et clichée
- Une intrigue qui ne décolle qu’en fin de livre
Ma note : ⭐⭐☆☆☆ (2/5)
Je ne peux pas recommander ce roman, du moins pas à tout le monde. Si vous aimez les intrigues lentes, les ambiances détaillées à l’extrême, les personnages très (trop) compétents, et que la romance “coup de foudre magique” ne vous dérange pas, alors A Discovery of Witches pourrait vous séduire. Pour ma part, la lecture a été trop laborieuse. Peut-être me laisserai-je tenter par le tome 2… mais pas tout de suite.
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