It Ends with Us – Colleen Hoover

*Lu en anglais

Purple-and-Beige-Gradient-Cartoon-Illustrative-Romance-Story-Book-Cover-18-1 It Ends with Us - Colleen Hoover

Lily Bloom has worked hard to build a new life in Boston, far from her difficult past in small-town Maine. When she meets Ryle Kincaid, a charming and successful neurosurgeon, their connection is instant—but his refusal to commit raises red flags.
Just as Lily begins to envision a future with him, her first love, Atlas Corrigan, reappears, forcing her to confront old wounds and question everything she thought she knew about love.
It Ends With Us is a powerful, emotional story about breaking cycles, navigating complex relationships, and finding the strength to put yourself first.


Après avoir lu All Your Perfects de Colleen Hoover il y a quelques semaines, j’ai eu envie de me replonger dans un autre de ses romans. It Ends With Us s’est naturellement imposé : déjà présent dans ma bibliothèque, omniprésent sur les réseaux sociaux, et propulsé par le succès de son adaptation cinématographique récente. Ma curiosité a donc pris le dessus.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, une mise en garde s’impose. Ce roman aborde des thèmes sensibles : violences conjugales, violences sexuelles, traumatisme, viol, pensées suicidaires. Si vous êtes sensibles à ces thématiques, je vous recommande de lire cette chronique avec prudence, ou de vous arrêter ici.

L’histoire

Lily, jeune femme ambitieuse et indépendante, quitte sa ville natale du Maine pour s’installer à Boston. Elle y ouvre sa boutique de fleurs et rencontre Ryle, un neurochirurgien séduisant, intelligent… mais catégorique : il ne veut pas de relation sérieuse. Pourtant, une histoire naît entre eux.

Tout bascule quand les premières failles apparaissent. Le passé de Lily ressurgit sous la forme d’Atlas, son premier amour, qu’elle n’a jamais vraiment oublié. À mesure que sa relation avec Ryle se complique, les souvenirs de son histoire avec Atlas prennent de plus en plus de place.

Mon avis

Une lecture fluide, mais imparfaite

Le roman se lit vite : le style est simple, direct, accessible. Pourtant, comme avec All Your Perfects, j’ai eu du mal avec le style narratif : les allers-retours entre passé et présent fragmentent le récit et rendent parfois difficile l’immersion. L’histoire d’Atlas, introduite par des lettres adressées à Ellen DeGeneres (!), m’a souvent laissée perplexe, voire ennuyée.

Pourtant, contrairement à mon expérience précédente, j’ai trouvé ce roman plus fluide, plus “agréable” à lire. Peut-être étais-je simplement plus familière avec le style de Colleen Hoover, ou peut-être est-ce dû à un personnage principal féminin un peu plus attachant. En tout cas, j’ai tourné les pages assez vite, curieuse de découvrir la suite.

Bien que certains passages m’aient paru un peu longs ou répétitifs, l’intrigue — sans être particulièrement originale ou complexe — reste suffisamment captivante. Les thèmes abordés sont pertinents et importants, ce qui maintient l’intérêt du lecteur et donne envie de poursuivre la lecture jusqu’au dénouement.

En revanche, certaines scènes de violence m’ont déstabilisée. Elles sont traitées de manière fragmentée, parfois déroutante. J’ai eu l’impression que l’autrice essayait volontairement de diluer l’impact des actes de Ryle pour entretenir l’ambiguïté et maintenir l’illusion d’un possible pardon. Ce choix m’a dérangée. On a l’impression d’être manipulé en tant que lecteur, de nous pousser à rester, comme Lily, dans cette relation, en espérant un changement qui ne viendra pas.

Les personnages

🔴 Ryle

Les signaux d’alarme sont visibles dès sa première apparition. Il est beau, intelligent, sûr de lui, mais aussi rapidement intrusif et insistant. Ses comportements dès le début – frapper à 29 portes juste pour une nuit, insister malgré les refus – sont des red flags clairs et rapidement repérables pour nous lecteurs. Mais comme dans la vraie vie, ce n’est pas toujours évident pour la personne concernée de les reconnaître, surtout lorsque l’autre sait se montrer charmant.

C’est là que le personnage est intéressant : il illustre le fait que les abuseurs ne sont pas toujours des « monstres » évidents. Ils peuvent être aimants, doux, attentionnés… jusqu’à ce qu’ils ne le soient plus. Ce contraste est troublant, mais réaliste.

🟣 Lily

Lily est une héroïne assez classique : gentille, travailleuse, romantique avec un passé douloureux. Malgré un nom caricatural (Lily Blossom Bloom), elle reste crédible dans ses choix et ses hésitations. Elle est loin d’être parfaite, mais c’est ce qui la rend humaine. On comprend son attachement, ses doutes, son espoir.

Lily représente ici toutes ces femmes qui restent dans des relations abusives, non pas par faiblesse, mais parce que l’amour, la peur, le doute et l’illusion de changement brouillent les pistes.

🔵 Atlas

Son rôle est plus ambivalent pour moi. D’un côté, il incarne la figure du protecteur et de l’amour du passé, celui qui n’a jamais vraiment quitté son cœur. Mais leur histoire, censée être douce et salvatrice, m’a mise mal à l’aise. Lorsqu’ils se rencontrent, Lily a 15 ans, lui 18, puis 19 lorsqu’ils couchent ensemble le jour de ses 16 ans. Même si l’intention est de montrer un lien émotionnel fort, j’ai eu du mal à adhérer. L’équilibre relationnel est discutable, surtout dans un roman qui parle de violence et de consentement.

Ce que j’en retiens

It Ends With Us n’est pas une romance à proprement parler. Ce n’est pas une histoire d’amour, mais une histoire de violence, de choix, de courage. Le roman montre bien pourquoi certaines femmes – et parfois des hommes aussi – restent dans des relations toxiques, même sans enfants, même avec les moyens de partir : parce que l’agresseur n’est pas un monstre à plein temps. Parce qu’il y a aussi de l’amour, de la tendresse, des excuses, de la culpabilisation.

Et c’est cette complexité que Colleen Hoover réussit à exposer.

Loin des clichés du prince charmant ou du méchant caricatural, Ryle est justement ce type d’homme dont il faut se méfier : aimable, attentionné, et violent. Le message est important : les abuseurs ne changent pas, ils s’adaptent, ils s’excusent, puis recommencent.

Conclusion

Ce n’est pas un livre qui divertit. Ce n’est pas non plus un chef-d’œuvre littéraire. Mais c’est une lecture utile. Un roman qui, malgré ses défauts narratifs, met en lumière une réalité qui touche beaucoup trop de personnes, souvent dans le silence, sans la simplifier, sans clichés faciles. Et rien que pour cela, je suis contente de l’avoir lu. Certains livres sont faits pour faire rêver, d’autres pour faire réfléchir. Celui-ci fait les deux, à sa manière.

Je le recommande, avec prudence mais sans hésitation, surtout si vous aimez les romans psychologiques plus que romantiques, les histoires traitant de violence domestique avec réalisme ou encore les récits émotionnellement forts, même inconfortables.

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