Le Portrait de Dorian Gray – Oscar Wilde

*Lu en anglais

Purple-and-Beige-Gradient-Cartoon-Illustrative-Romance-Story-Book-Cover-17-1 Le Portrait de Dorian Gray - Oscar Wilde

Le Portrait de Dorian Gray a été publiée pour la première fois en 1890 dans le Lippincott’s Monthly Magazine. Craignant que le récit ne soit jugé immoral, le rédacteur en chef en a censuré plusieurs centaines de mots sans même en informer Oscar Wilde. Malgré ces coupes, l’œuvre a tout de même choqué la critique britannique de l’époque.
Plus tard, une version plus longue et révisée du roman, composée de 20 chapitres, sera publiée.


Quel livre ! Quelle histoire étrange !

Cela faisait des années que je me promettais de lire quelques grands classiques de la littérature mondiale. Cette année, j’ai enfin sauté le pas. Le Portrait de Dorian Gray (ou The Picture of Dorian Gray en version originale) était tout en haut de ma liste. En l’ouvrant, je pensais savoir à quoi m’attendre… comme je me trompais !

Résumé

Dorian Gray, jeune homme d’une beauté exceptionnelle, devient le sujet d’un tableau peint par l’artiste Basil Hallward. Flatté par son propre portrait, il fait un vœu insensé : rester éternellement jeune, quitte à ce que ce soit son image peinte qui vieillisse à sa place. Sous l’influence toxique de Lord Henry Wotton, il glisse peu à peu dans une vie de décadence cachée, tout en conservant, aux yeux du monde, l’image du parfait gentleman. Seul son portrait porte les stigmates de sa corruption intérieure.
À travers Dorian et les personnages qui gravitent autour de lui, Wilde explore des thèmes universels : la beauté, la morale, l’égoïsme, la dualité humaine. Un vrai pilier du genre gothique.


Il y aurait tant à dire sur ce roman… mais je vais essayer de rester concise (lol… plus ou moins).

Ce livre n’a pas été un coup de cœur comme je l’aurais pensé, mais il a clairement été une lecture marquante. Je suis contente d’avoir enfin découvert ce chef d’œuvre de la littérature gothique. Cela dit, d’habitude, j’aime les livres avec des héros sympathiques, que j’ai envie de soutenir… mais ici ? Impossible. Dorian est abject : il sacrifie toute once de bonté sur l’autel de sa beauté, sans aucun remords pour ceux qu’il détruit sur son passage.

Ce que j’ai aimé

L’écriture est magnifique. Wilde avait un amour évident pour les mots, et ça se sent dans chaque phrase. Les descriptions, parfois un peu longues, n’en restent pas moins superbes.
Les thèmes abordés sont ultra pertinents, même aujourd’hui : l’obsession de la jeunesse, la superficialité, l’hédonisme destructeur, la lutte intérieure entre bien et mal. La symbolique du portrait – reflet de l’âme corrompue de Dorian – est d’une puissance incroyable. C’est vraiment brillamment pensé !
En revanche, l’intrigue traîne parfois un peu (mention spéciale au chapitre 11… pourquoi tant de détails ?).

Ce que j’ai moins aimé

Les personnages… Mon dieu.
Au début du roman, je pensais que Lord Henry serait le pire… mais c’est Dorian qui décroche la palme. Il est tout simplement exécrable. Toutefois, lire sa chute progressive à la fois fascinant et profondément inconfortable. Basil, le plus « humain » du trio, est malheureusement trop effacé, trop absorbé par son art pour peser dans la balance. Lord Henry est littéralement le démon tentateur, et Basil l’ange impuissant…et c’est sans surprise, le mal qui l’emporte.

J’ai aussi été gênée par l’obsession malsaine pour la “pureté” adolescente de Dorian, au début du roman, franchement très limite.

Et que dire du traitement des femmes ? Elles sont réduites à des rôles insignifiants, objectifiées, rabaissées, effacées… Certes, Wilde critique son époque, mais il aurait pu le faire sans autant sombrer lui-même dans autant de misogynie crasse.

Comme évoqué plus haut, le livre est très bien écrit, mais entre les descriptions infinies et les digressions philosophiques (typiques des romans de l’époque, je sais), j’ai eu quelques baisses d’attention. Mention spéciale au chapitre 11…quelle épreuve.

Quant à la fin… elle m’a laissée sur ma faim. Pas de vraie prise de responsabilité de la part de Dorian, juste des tentatives pathétiques de rejeter la faute sur les autres. Réaliste, oui. Satisfaisant, non.

Mais en même temps, je me suis demandé : si Oscar Wilde avait rendu le destin de Dorian encore plus cruel, s’il avait prolongé sa chute, souligné l’irréversibilité de sa quête de beauté et l’absence totale de pardon, est-ce que cela n’aurait pas été encore plus dérangeant à lire ? Peut-être que, finalement, cette clémence était destinée à épargner un peu le lecteur. Je ne sais pas trop…


En conclusion

Le Portrait de Dorian Gray délivre des leçons fortes : rester fidèle à soi-même, se méfier des influences néfastes, et se rappeler que la beauté extérieure passe, alors que la vraie richesse intérieure est intérieure. Cultiver la bonté, l’intégrité et l’humanité, c’est bâtir un reflet de soi dont on peut être fier, sans avoir à baisser les yeux. Être en paix avec soi-même, voilà ce qui a vraiment de la valeur.
L’idée du livre est brillante, son fond d’une grande intelligence… mais entre les personnages exécrables et des thèmes si criants de vérité, j’ai parfois eu du mal à apprécier pleinement ma lecture.
Ce livre n’était pas une lecture « plaisir », mais c’est définitivement une lecture qui pousse à réfléchir — et c’est bien là l’essentiel.
Un classique de plus coché sur ma liste !

Si vous aimez la littérature gothique, les réflexions sombres sur la morale, ou si vous cherchez quelque chose de très bien écrit mais un peu perturbant… ce livre est fait pour vous !

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